G. Lenôtre
Historien dramaturge, spécialiste de Versailles, des guerres de Vendée et de l’histoire de Paris, G. Lenôtre compte aujourd’hui encore de nombreux inconditionnels. On lit, on collectionne Lenôtre, mais surtout on l’aime! Son érudition, son talent inné pour faire revivre sous sa plume les grands et petits épisodes et personnages de notre histoire, lui confèrent une place particulière au Panthéon des conteurs qui nous ont fait aimer l’histoire.
Né Louis Léon Théodore Gosselin en 1855, il fait ses études à Metz. Quand l’Allemagne de Bismarck annexe la Lorraine, sa famille choisit la France. Installé à Paris, il entre d’abord au ministère des Finances mais il se consacre rapidement à sa véritable passion.
C’est au Figaro, à la Revue des deux mondes, au Monde illustré ou au Temps qu’il livre ses premières chroniques de «petite histoire» sous le nom de plume de G. Lenôtre en mémoire au jardinier du roi à Versailles, André Le Nôtre, dont il est directement apparentée bien que sept générations les séparent.
Lenôtre donc, mais sans prénom, avec juste devant l’initiale G. comme il l’écrit lui-même : «Le G. que j’ai mis devant ne signifie ni Georges, ni Guy, ni Gaston, ni même Gédéon, comme certains le croient et le disent, mais tout simplement Gosselin, qui est mon nom de contribuable.»
G. Lenôtre va construire une œuvre impressionnante en utilisant des documents d’époque tels que des journaux, des rapports de police et des registres d’état-civil. Impressionnante, non seulement en raison de la période historique qu’il a choisie – l’Ancien Régime et la Révolution – particulièrement sensible encore de nos jours mais surtout par son approche innovante de la connaissance historique, moins dogmatique et davantage centrée sur l’humain.
Avant G. Lenôtre, il faut bien admettre que la lecture de l’histoire était trop souvent indigeste, à l’exception de Michelet. Certains lui reprochent la vulgarisation. Ce reproche est également adressé à des historiens tels qu’André Castelot, Alain Decaux ou Franck Ferrand. Mais au delà des querelles d’école, c’est le succès jamais démenti de ses livres auprès du grand public qui nous permet de le sacrer «pape de la petite histoire».
«Il avait le culte du parfait détail et la foi dans une impalpable survivance du passé.» Émile Gaborit